jeudi 11 juin 2009

tarentule le 7 juillet séance exceptionnelle avec angela marzullo

le mardi 7 juillet, à partir de 17h45, exceptionnellement, angela marzullo présentera une pièce inédite qu’elle vient d’achever, Tarentule (2009). accompagnée de ses deux « star kids », lucie et stella, elles aussi menacées par la métamorphose, angela évoque le destin familial qui l’a transformée en spiderwoman tragique.

elle donne rendez-vous aux spectateurs dans la galerie colbert de l’inha pour une performance en direct, avant de les convier à la suivre dans l’auditorium, pour une projection et une installation.

à noter que la saison « violence critiques » d'impaKt s'achève exceptionnellement le mardi 7 juillet, à partir de 17h45, car cette séance s’inscrit dans un programme culturel plus vaste, une summerschool dont la prestation d’angela marzullo sera assurément l’un des points forts puisque l’artiste, internationalement célébrée, reste encore méconnue en france.





née à zurich en 1971, italienne par son père, installée depuis quinze ans à genève où elle a suivi une formation aux beaux-arts, angela marzullo pratique à la frontière entre arts plastiques, vidéo et performance. vitalité, jeunesse, pamphlet, agression, révolte, état de nature, interpellation, humour sont autant de mots qui décrivent son travail et sa personnalité, l’un ne se concevant pas sans l’exposition et la prise de risque de l’autre.


comme l’écrivent nicole brenez et hélène fleckinger, angela marzullo « loge souvent son travail dans une œuvre antécédente (walter benjamin, vito acconci, martha rossler, dan graham) : l'œuvre première en devient égide. […] le remploi selon marzullo consiste à refourbir l'arme, viser les mêmes cibles que l’archer précédent et constater qu'entre-temps, l'ennemi est devenu toujours plus puissant. en ce sens, le travail d’angela marzullo pose de façon aiguë la question de l’efficacité polémique de l’art critique. […] contrairement à la génération précédente – celle de carole roussopoulos, delphine seyrig, angela davis ou carolee schneemann – portée par un enthousiasme et un esprit combattant collectifs, la génération d'angela marzullo crée dans un temps de reflux, une époque sans idéaux, sans grandeur et sans beauté.


en ces temps de replis, rien ne s’avère plus optimiste que de faire lire le scum manifesto par les voix juvéniles de deux petites filles dont les échos résonneront et transmettront plus loin l’esprit de provocation. rien n’est plus indispensable que d’essaimer dans la ville les livres qui furent écrits pour propager des idéaux de justice (action stella, théâtre prolétarien pour enfants, 2006). rien n'est plus salubre que d’aller pisser tout autour de l’onu à genève pour acter quelques faillites de la démocratie malade du capitalisme (mi scappa la pipi, 2004). diogène a trouvé une héritière. »

on peut encore le constater en évoquant le féminisme provocateur de makita tire les ficelles, performance où angela marzullo applique des couleurs primaires sur une toile vierge à l’aide d’un godemiché de tissu ceinturé à sa taille, avant de faire éjaculer une bouteille de champagne sur son « œuvre », ou encore dans new-york 2007, à voir ici en exclusivité, et où elle récupère de manière outrancière le film de carpenter et la catastrophe des twin towers pour les revendiquer comme actes de révolte féminins.


mardi 19 mai 2009

Appel à contributions en hommage à René Vautier

En hommage à un immense cinéaste dont l'œuvre reste largement méconnue et sous-évaluée, les 3 et 4 septembre 2009 se tiendront à l'INHA deux journées d'études consacrées au parcours et à l'œuvre de René Vautier. En présence du cinéaste.

Responsabilité scientifique : Nicole Brenez, assistée de Bidhan Jacobs, Olivier Hadouchi et Gabriela Trujillo.

En collaboration avec les Trois-Lumières.
Nous invitons toute personne intéressée à contacter nicole.brenez@univ-paris1.fr


Extraits de la notice du Dictionnaire Larousse du cinéma, rédigée par Nicole Brenez:

  • "VAUTIER (René), cinéaste français (Camaret-sur-Mer, 1928). FFI, décoré de la Croix de Guerre à 16 ans, il décide une fois pour toutes de se battre non avec des armes mais avec une caméra. En 1946, il se présente à l’IDHEC où il est reçu premier à l’écrit, deuxième à l’oral. Durant ses études, il participe clandestinement à la réalisation de La Grande lutte des mineurs, œuvre collective signée par Louis Daquin (1948).
  • En 1950, en dépit de la censure française qui lui confisque une grande partie de ses bobines, il réussit à terminer Afrique 50, premier film anti-colonialiste français, chef d’œuvre du cinéma engagé, qui lui vaut treize inculpations et une condamnation à un an de prison.
  • Dès lors, au prix de blessures physiques (il raconte avec humour qu’il doit être le seul réalisateur à avoir un morceau de caméra dans le crâne, en raison d’un tir essuyé sur la ligne Morice entre Algérie et Tunisie), au prix de nombreuses années de prison et d’une mémorable grève de la faim, la lutte de René Vautier contre toutes les formes d’oppression, politiques, économiques et culturelles (censure) ne cessera plus.
  • Combat contre le capitalisme (Un homme est mort, 1951, Anneaux d’or, 1955, Transmission d’expérience ouvrière, 1973, Quand tu disais, Valéry, 1976) ; contre le colonialisme et plus particulièrement la guerre d’Algérie (Une nation, l’Algérie, 1954, Algérie en flammes, 1958, J’ai huit ans, 1961, co-r. Yann et Olga Le Masson, Avoir 20 ans dans les Aurès, Techniquement si simple et La Caravelle, tous trois en 1971, ainsi que l’enregistrement de nombreux témoignages sur la torture) ; contre le racisme en France (Les Trois cousins, Les Ajoncs, 1970, Le Remords, 1974) ; contre l’apartheid en Afrique (Le Glas, 1970, Frontline, 1976) ; contre la pollution (Marée noire et colère rouge, 1978, Hirochirac, 1995) ; contre l’extrême-droite française (À propos de l’autre détail, 1984-88) ; combat en faveur des femmes (Quand les femmes ont pris la colère, co-r. Soazig Chappedelaine, 1977), combat pour la Bretagne, à laquelle il a consacré d’admirables documentaires (Mourir pour des images, 1971, Le Poisson commande, 1976). La Folle de Toujane, co-r. Nicole Le Garrec, fiction documentée, 1974, établit un parallèle en l'Algérie et la Bretagne.
  • René Vautier représente l’archétype du cinéaste engagé, l’exemple héroïque de son courage intellectuel et physique a inspiré nombre de réalisateurs et techniciens. La nature militante de son cinéma s’appuie d’une part sur une extrême rigueur plastique, capable de faire au présent immédiat l’hommage de sa grandeur épique, et de l’autre sur une constante inventivité formelle, qui l’ont aidé à surmonter en toutes circonstances les difficultés pratiques liées à une œuvre "d’intervention sociale". Son slogan pourrait être, selon ses propres termes : "Ecrire l’histoire en images. Tout de suite".
  • René Vautier aurait réalisé environ 180 films, son œuvre, dispersée par les urgences de l’histoire, reste largement à identifier, retrouver et restaurer. "

jeudi 14 mai 2009

augustin gimel - Cut-u[to]p[ia]

le 28 mai à l'ihna, salle jullian, à partir de 18h30, augustin gimel adapte un polyptique déjà pensé en 2006 comme une exégèse de l'ensemble de ses œuvres sur grands écrans et moniteurs, opérant sur le son comme sur les images des rapprochements, parallélismes, collisions

le polyptique sera ouvert pour impaKt et expérimentera des formes de projections inédites avec au moins 8 sources d'images, parfois déformées : des vidéoprojecteurs, des diapositives, des ordinateurs, sur les murs et à l'extérieur de la salle, avec des vidéos d’installations, telles syncopes, images de barres d'immeubles retravaillées en noir et blanc et s'effondrant sur une bande-son fracassante

ce sera donc un dispositif éclaté pour une séance explosive consacrée à la fragmentation des utopies contemporaines



augustin gimel est né en 1974 à paris. diplômé de l’école nationale supérieure des arts décoratifs et de l’école nationale supérieure des beaux-arts de paris, il réalise des films, des vidéos et des installations. son travail propose une réflexion sur les limites de la perception visuelle et sonore par l'utilisation du plan-photogramme, des combinatoires et du clignotement. par la contraction ou l'élongation du temps, par des rapprochements de systèmes de représentation antagonistes, le montage révèle la poésie interne des matériaux pris sur le vif.
des entités nouvelles apparaissent le temps d’un battement de cils

parmi ses œuvres :
janiceps, 12’, 2007
les hommes errants, 2’, 2006
ère de jeux, 2’, 2006
CUT-U[to]P[ia], multi-screen installation, loop, 2006
savanna bay, 30’, 2005
tentative anti-grammaticale, video+improvised music, 35’, 2005
genève, 6’, 2004
le postulat d’euclide, 10’, 2004
extracorpus, 9’30, 2004
fig. 4, 5’, 2004
DIN 16538/39 (MX/TNR/NY/MAD), multi-screen installation, loop, 2004
l’œil lourd du voyage mécanique, 3’, 2003
je n’ai pas du tout l’intention de sombrer, 4’45, 2002
état de choc, new york 11/09/01, 40’, 2002
N/E/S/W, 4’, 2002
//, 5’, 2002
RADAR (xE), multi-screen installation, loop, 20021
305, 2’, 2001
RADAR, 2’, 20015
puissance 5 ASA, 2’, 2001
il n’y a rien de plus inutile qu’un organe, 9’, 1999
DIN 16538/39 (Paris), 2’, 1999 90°, 0'40, 1999 IO, 1’30, 1998

lundi 4 mai 2009

subversion colorée

après le cinéma de la transgression selon angélique bosio, l’attentat visuel de waël noureddine et l’inquiétude technologique de jacques perconte, impaKt continue d’explorer les diverses formes contemporaines de la subversion : gabrielle reiner a voulu une séance qui transpose dans l’espace de la projection les éléments fondateurs de sa politique d’exploration ludique et pulsionnelle du féminin, corps, fantasmes, peurs.


lors de cette soirée haute en couleurs, on a vu la salle réorganisée façon thé dansant, des hôtesses en robes verte, rouge, bleue, orange, fuschia et noir assorties à des tables garnies de nourritures et de boissons monochromes. il y avait là une reprise étrange et distanciée, autour d’un carnet de bal, des codes muets de la séduction, sur une bande originale empruntée au viril robert mitchum chantant le calypso.

ce dispositif conçu en fonction du prochain film de gabrielle, dont on a pu voir la bande-annonce, a servi d’écrin à des images parfois dérangeantes, toujours sensuelles, faisant la part belle aux gros plans ritualisés. avec son grand œuvre – la princesse est indisposée, elle ne reçoit personne – gabrielle reiner accentue à plaisir l’étrangeté d’une terra incognita très freudienne, devant laquelle le public de la séance semblait parfois diversement réceptif. certains spectateurs saisis par l’exhibition des cor(p)s, notamment dans l’étude n°1 où ève gollac chante, précisément, « mon cul sur la commode », d’autres complices et amusés devant l’humour de ces mises en scène du féminin et de ses dualités intrinsèques ou projetées : narcissisme et pulsions autodestructrices, parure et déshabillage, cuisine débouchant sur de symboliques et ludiques castrations.

ève gollac à l'écran et dans la salle, en jeune fille virginale

avec leurs philtres colorés, gabrielle reiner et ses actrices furent décidément de bien belles sorcières qui ont su troubler le public de l'inha...

vendredi 17 avril 2009

mon cul sur la commode... et les boissons dans le tiroir

le 30 avril 2009 à 18h30 à l'inha, gabrielle reiner fait déteindre l'art sur la vie

une séance festive, sous le signe du rire, du corps et de l’étrangeté féminins

des actrices spectatrices se mélangent au public, effectuent des performances chantées ou dansées, rythmant dans le temps et l’espace une séance où l’on pourra voir une sélection des œuvres de gabrielle reiner, en sa présence, ainsi que les rushes inédits de son nouveau projet où des femmes aux couleurs de l’arc en ciel mangent d’étranges fruits sur un ancien canapé jaune de bordel

films de genre, à tous les sens du terme, où la réflexion sur l’essence du féminin croise le cinéma bis.

un mundus muliebris en très gros plan, fascinant, inquiétant, vivifiant, bien plus incisif que le marie-antoinette de l’héritière neurasthénique : « mon cul sur la commode »… et les boissons dans le tiroir ! le 30 avril à l'inha il y aura à boire et à manger : nourritures régressives, bizarres, breuvages de sorcières et filtres colorés, en monochromie seule.

née en 1979 à clamart, gabrielle reiner est diplômée de l’école nationale supérieure d’arts de paris-cergy. elle mène en parallèle une pratique filmique en super 8, 16 mm et vidéo et une thèse sur la persistance du noir et blanc dans le cinéma récent, deux manières complémentaires de réfléchir aux images contemporaines, à ce qu’elles révèlent de la violence des rapports de sexe, des fantasmes et des rituels qu’ils suscitent, entre fascination et dégoût, voyeurisme, horreur, jeu. elle a rejoint le collectif jeune cinéma et son festival des cinémas différents de paris en 2007.

ses films :
2003-2007 :
- un petit film d’horreur à tendance abstraite ; vidéo, 1’17’
- la princesse est indisposée, elle ne reçoit personne ; super 8 et 16 mm sur support vidéo, durée totale : 16’23
film composé de six fragments pouvant être vus séparément :
- étude 0 (2005-2007) ; super 8 sur support vidéo, 3’32
- étude 1 (2005-2007) ; 16 mm sur support vidéo, 3’33
ève gollac y chante la commode créée par jeanne aubert
- étude 2 (2005-2007) ; super 8 sur support vidéo, 1’45
- étude 3 (2003-2007) ; 16 mm sur support vidéo, 1’54
- étude 4 (2005-2007) ; 16 mm sur support vidéo, 2’52
- étude 5 (2004-2007) ; super 8 sur support vidéo, 2’06

2005-2007 :
- plasticage ; vidéo, 5'
- angoscia ; vidéo, 1’20
- therapy ; vidéo, 1’26
- scandale ; super 8 sur support video, 4’
- marcus’s secret ; super 8 sur support video, 3’53

vendredi 3 avril 2009

explosante-fixe

jacques perconte ne laisse rien au hasard : ses images s’adressent autant aux émotions qu’à l’intelligence du spectateur – qu’elles stimulent également, jusqu’au point où la réflexion naît de la sensation même, dans un jaillissement unique. "le jour où la terre", l’installation qu’il a mise en scène et scénarisée pour impaKt n’a pas fait exception : elle a même affronté, en les spatialisant, toutes les ambiguïtés qu’un art de la réécriture numérique du réel ne peut manquer de susciter.


face à un amoncellement pyramidal de tables, aussi monumental que son art est minutieux, aussi géométrique que ses pixellisations, on pouvait donc voir et entendre, sur l’écran principal de la salle jullian investie et reconfigurée pour l’occasion, une rétrospective, un trajet à travers l’ensemble de la production de l’artiste, depuis ses débuts à filmer le maillage électronique coloré d’un tube cathodique, puis à revisiter le clip de hung up par madonna ou les altaïrs d’hugo verlinde, et jusqu’à son œuvre la plus célèbre, uishet, splendide promenade en barque au gré du courant d’huchet, qui évoque autant klimt et seurat que la remontée d’un fleuve vietnamien filmé par coppola. sauf que l’horreur a fait place à la splendeur absolue, l’histoire et le paysage à une abstraction somptueuse, hypnotique, néanmoins traversée par des bribes d’inquiétude devant la métamorphose qu’une machine numérique parvient à faire subir au réel : apocalypse now ?


et de chaque côté de ce trajet intime dans sa propre pratique d’images, jacques perconte a placé, pour figurer littéralement cet écartèlement d’une pensée fascinée par la beauté des choses autant que préoccupée par leur possible disparition, à droite, son installation i love you, où un ordinateur quantifie la part d’amour contenue dans les photographies de la femme aimée, à gauche, le film issu de l’exposition entre le ciel et la terre. les deux projections latérales ont lieu sur des écrans aux dimensions réduites, proches des spectateurs qui peuvent d’ailleurs les traverser et en bouleverser l’ordonnancement lumineux ; elles sont flanquées de deux ipods munis d’écouteurs, qui diffusent à nouveau, en modèle très réduit, hung up et uishet.



face à son public, l’artiste exposait enfin son corps même aux prises avec ses machines, en train de créer en direct des plages de musiques électroniques, un environnement sonore qui achevait de faire de cette séance un véritable opéra numérique et écologique où ont cohabité de façon critique le fétichisme et la bonne distance. jacques perconte y a littéralement mis les spectateurs à ses pieds par cette mise en perspective sensible d’une création audiovisuelle qui enregistre et capte le réel autant qu’elle le défigure et le fait s’évanouir sous les nappes de couleur, les points d’or et les pans d’incarnat dignes des plus grands peintres.



cette séance impaKt aura duré ce que durent les roses, mais les roses d’isz, dont les pétales imperceptibles, travaillés en explosante-fixe de couleurs, forment l’inoubliable substrat de l’amour.


lundi 23 mars 2009

after étoilements à la librairie lis-voir

la librairie lis-voir/chaletfilms accueille l'équipe de la revue étoilements, consacrée au cinéma expérimental, et éditée par le collectif jeune cinéma.

au menu : présentation de la revue et de son nouveau numéro, du vin et de quoi grignoter en compagnie des auteurs.


à partir de 20h30, after ImpaKt !


Sommaire Etoilements 6 : Un moment sur l’aile du vent : Raymonde Carasco rediviva par Gabriela Trujillo / Zorns Lemma, matrice des langages et défis à la mémoire par Raphaël Bassan / Macrozoom sur l’Empire par Dario Marchiori / La limite visible de l’autre, Joana Hadjithomas et de Khalil Joreige par Daphné Le Sergent / Persistance rétinienne d’une image manquante : l’éloge des leurres (ou : le cinéma est une diatribe contre la réalité) par Gabriela Trujillo / Fragments retrouvés par Rodolphe Olcèse / Insistance du crime (Dietmar Brehm) par Violeta Salvatierra / L’ontologie de ce que je me répète par Raphaël Soatto / Les (més)aventures d’Ellie par Dominik Lange

jeudi 26 mars 2009
19:00 - 22:00
Lis-Voir/Chaletfilms
10 rue des Goncourt
Paris, France

mercredi 18 mars 2009

merci

les séances d'impaKt ne sont possibles que grâce au soutien et à l'expertise technique de nombreux amis. qu'ils en soient ici remerciés:


sabine massenet, pip chodorov de Re:Voir, hugo verlinde, alexandre perrier de kidam, david théophile, marie frappat, charles-antoine bosson, et mathieu touren. merci à tous !

jeudi 12 mars 2009

"Le jour où la terre..."

jeudi 26 mars, 18h30-20h30, inha : jacques perconte contre les machines, tout contre...

"Le jour où la terre s'arrêta... Contre la fuite en avant des hommes dans les technologies, dans des espaces de plus en plus complexes et dangereux, contre la fougueuse nature prométhéenne d'une partie de l'humanité, contre la menace de l’homme sur la nature, la science-fiction expose comme seule chance pour nous, l'arrêt : l'arrêt des machines, la fin de l’automatisation, la coupure de l'électricité... Pour laisser l'homme face à sa fragilité réelle, en prise directe avec l’univers."



"je crois que le mot déclencheur a été opéra. j’ai commencé à écrire une espèce de spectacle, une mise en scène d’une série de projets qui serait une pièce à part entière.


durant tout le temps de la séance : des projections de vidéos, de site webs, des diaporamas s’enchaînant ou apparaissant en même temps sur différents canaux de diffusion. de petites performances musicales électroniques accompagnent, se superposent de temps en temps aux bandes sons des films.

j’imagine une pyramide de tables au centre de la pièce où seraient installées toutes les machines au premier niveau, quelques appareils au second et tous les vidéoprojecteurs au troisième. les projections se feraient sur les murs et au plafond.

je pense présenter au moins une vingtaine de pièces, la plupart partiellement. elles seront liées (mélangées) les unes aux autres par une écriture spécifique. l’idée est de scénariser l’histoire et l’espace, autour des ambiguïtés et des questions écologiques que pose la technophilie à un créateur d’images et de performances numériques"



né en 1974 à grenoble, jacques perconte est un artiste plasticien qui travaille la pensée, l'écriture, la couleur, l'imaginaire et la politique. il joue avec l'informatique empirique, la complexité décomplexée, la magie et l'image…

son site est le plus visité des sites d’artistes en france

« jacques perconte pratique la photographie, la vidéo, la création numérique et la musique ; il explore les ressources conjuguées du corps, du paysage et de la couleur détachés d'une inscription limitative et contraignante. caractérisée par l'altération programmée, par la puissance entraînant toute production dans la tension d'un flux constamment renouvelé, son œuvre est avant tout destinée à être vécue, partagée dans une expérience à la fois ouverte, mouvante et resserrée. son sens réside moins dans les forces qui s'y dépensent que dans les états affectifs suscités. il ne consiste pas en la cohérence issue d'une structure unifiée, mais dans l'énergie d'une déambulation intime s'offrant à l'imagination en changeant constamment la nature de sa focalisation.» didier arnaudet, art press, mai 2008, n°345.

mardi 3 mars 2009

Fragments d’intranquillité, éclats de sacré, explosion de beauté


c'est l'heure des brasiers (josé marti)


le film est déjà commencé !

les spectateurs perçoivent des sons assourdis et des éclairs de lumière à travers les meurtrières vitrées de la salle jullian, mais ne peuvent entrer, s’impatientent, s’interrogent, jusqu’au moment où la porte s’entrouvre, et la main de waël leur jette au visage une explosion de papiers découpés, anthologie terroriste, fleurons de la révolution, lautréamont, thoreau, louise michel, marti, marighela...

dans une salle enténébrée chacun cherche sa place, se laisse bousculer par des images dont l’obscure clarté est parfois traversée par les ombres des spectateurs

sombre déflagration

dans la salle le public, en silence, se masse comme il peut, fait face à l’éclat d’un écran. il est d’abord captivé par le montage des rushes inédits de l’histoire de la drogue, qui passent seuls sur l’écran, faisant succéder à une typologie personnelle, désenchantée et ironique de diverses substances psychotropes les multiples corps qu’elles façonnent, dealers fracassés, mannequins de porcelaine brisés auxquels font écho les top models qui défilent en parallèle à des images de guerre télévisée. la guerre est une drogue, dont les corps morts n’appartiennent ni à ceux qui les tuent, ni à ceux qui les regardent, mais à l’histoire – histoire que waël ne cesse de faire, krasnogorsk au poing : « l’arme pour le fétiche, la caméra pour l’efficacité, la drogue pour le délire »

a la fin de cette ébauche de film surgissent d’autres images sur quatre murs opposés. la salle oscille, aveuglée par les projecteurs, s'écarte, se baisse, se reconfigure. on a vu des cônes lumineux littéralement découper la foule, modeler le public écartelé par cette quadruple projection simultanée, sur différentes surfaces, d’images qui se répondent et gagnent une nouvelle perspective de ce déploiement. pris dans ce tir croisé d'images et de sons les spectateurs sont saisis, leur hésitation est palpable à inventer un nouveau mode de vision qui, devant l’impossibilité de tout embrasser, ne peut que se laisser malmener, accepter que le son de ce sera beau résonne étrangement sur july trip, que la voix de Nico se perde dans le désert du yémen, parfois couverte par celle de f.-j. ossang.

la majorité du public finit par faire face à a film far beyond a god. ce n’est qu’à la fin du moyen-métrage qu’on se rend compte que les autres projections ont cessé depuis longtemps, en un imperceptible arrêt qui conclut la manifestation sur le silence envoûtant, et sacré, d’images où la violence du visible s’est métamorphosée en éphémère beauté.

attentat visuel : ko debout

je retiens la tension, les frémissements d’énergie, la ferveur des spectateurs éblouis d’impaKt (110 selon les organisateurs, 50 selon la police). loin du vacarme et de la cacophonie envisagés parfois comme forme ultime de la guérilla artistique, waël a séduit et terrassé son public par la beauté de son installation, et surpris les organisateurs par une stratégie du contre-pied permanent. ces tensions mêmes ont été productives, ont permis une séance où, poussé dans ses derniers retranchements, waël a créé un spectacle total, un moment d’évidence esthétique et politique, une performance commencée dans le noir, l’inconnu, l’inconfort, et terminée en une offrande où les fidèle assis par terre, debout, couchés sur les tables, ont plongé sans retenue dans les superbes surimpressions finales de a film far beyond a god, eau et terre originelles de rimbaud, de pasolini, de carlos.

mardi 10 février 2009

attentat visuel avec waël noureddine

« l’arme pour le fétiche
la caméra pour l’efficacité
la drogue pour le délire » (waël noureddine)

jeudi 26 février, inha, salle jullian, 18h30 -20h30 : une séance dérangeante

la salle plongée dans le noir et dans un flot visuel et sonore avant même l'entrée des spectateurs, les tables et les chaises contre le mur : un grand espace où les gens peuvent circuler, s'asseoir, percevoir, ressentir, être agressés d'images et de sons

une projection sur l'écran d'une bande de 2 heures préparées à partir de ses films, rushes (dont ceux de son dernier film, inédit, l’histoire de la drogue), clips et autres images et sons qui l'ont nourri. contamination des multiples sources visuelles dans la salle avec variations d'angle afin de déformer les projections sur les stores blancs, les murs et les spectateurs

after à la fois intellectuel et festif : salon de lecture, boissons, substances et surprises visuelles


né en 1978 au liban, waël noureddine est d’abord un écrivain : journaliste professionnel, poète, ses films relèvent de ce que pasolini nomme la « poésie civile », c’est-à-dire la description lyrique et critique d’une situation concrète. Les films de l'artiste se consacrent à enregistrer les ravages physiques et psychiques nés des conflits au proche orient : sur les murs, dans l’occupation des espaces, dans les gestes, dans les comportements autodestructeurs des jeunes gens. Le cinéma ici met en œuvre tous ses moyens – description fidèle, montage cinétique, collage calligraphique, mosaïque musicale –, pour polémiquer contre l’assujettissement et la résignation.


ses films :

chez nous a beyrouth 2001
ca sera beau 2005
july trip 2006
a film far beyond a god 2008
l’histoire de la drogue 2009

« pour lui, le cinéma ne se résume pas à une collecte d’images. il a plutôt pour mission d’arracher, de saisir, de transmettre l’expérience la plus brûlante, la plus vaste possible. épreuve physique, expérience intérieure, comme disait bataille. plus que des images, des visions : son rapport au cinéma est mystique » jean-pierre rehm

« celui qui regarde le film ne verra que du corps, de la présence. il n’est qu’à voir comment filme waël noureddine dans july trip (un liban dévasté par la guerre) ou dans a film far beyond a god, une ode visuelle aux divinités archaïques arabes disparues. il se débat, s’ébat, combat » marc mercier, bref, janvier 2009

lundi 2 février 2009

29 janvier jour de "rêve générale"

choses vues et entendues en cette première séance d'impakt pour sa nouvelle saison


you get so full of rage you just want to explode. what if you really can explode?
joe coleman

angélique bosio et bidhan jacobs face à la bourse à paris


i became a part of history. history is whoever gets to the typewriter first
nick zedd


david west (et gabriela trujillo) ouvrant impaKt

how do you feel strong enough, how do you feel secure enough – though i never felt weak or insecure – how do you sophisticate your rage enough to create something that is not simply a scream, another scream into the black hole of your imminent death
lydia lunch


carte blanche à philippe roizès

i want my fix of paradise and i want it fucking now man
i want paradise here
i want heaven on earth
and i’m not waiting until i fucking die because it doesn’t exist and that’s why the devil gave me this body
and the face of an angel
lydia lunch

mardi 20 janvier 2009

Llik your idols

29 janvier 2009 angélique bosio

artiste française de 31 ans dont llik your idols (69’) est le premier long-métrage.



« new york, les années 80. dans la mouvance du courant musical no wave – fait de compositions violentes, dissonantes – un certain nombre d’artistes se mirent à produire des films gores, sexuels, politiques, drôles, fauchés, bref : plutôt trashs et totalement undergrounds. ces artistes se fréquentaient, participaient aux projets des uns et des autres. nick zedd, théoricien de ce qu’il nomme dans un manifeste “le cinéma de la transgression”, explique dans le documentaire llik your idols qu’ils étaient à l’époque, à la fois autonomes et interdépendants. angélique bosio s’est intéressée à cet élan contestataire spontané, à sa créativité et à l’émulation qu’il produisait, ainsi qu’à l’éventuelle tentation de réécrire cette période trente ans plus tard. 4 figures emblématiques, ayant des positions artistiques différentes, lui servent de fil conducteur : lydia lunch, richard kern, nick zedd et joe coleman. d’autres témoins, d’autres historiens interviennent également, tels thurston moore des sonic youth ou jack sargeant auteur d’un livre somme sur le cinéma de la transgression, deathtripping : the cinema of transgression. angélique bosio, qui travaille dans la production cinématographique depuis quelques années, signe là son premier film: dense et pertinent, propre à développer une curiosité immédiate pour tous ces personnages mythiques et pourtant partiellement confidentiels. »

http://www.arte.tv/fr/Rencontres-TRASH-21-/2303468,CmC=1754696.html

http://www.myspace.com/llikyouridols

impaKt manifestation audiovisuelle contemporaine

impaKt est une forme inédite en France de présentation de nouvelles images hybrides du XXIe siècle (argentique, vidéo, numérique), un observatoire privilégié de la création actuelle et émergente, au cœur de paris, à l’institut national d’histoire de l’art, lieu dédié à l’analyse approfondie de l’image dans toutes ses dimensions. impaKt réunit critiques, chercheurs, étudiants, amateurs et curieux autour de l’œuvre d’un artiste, présentée par lui-même, sous la forme de son choix, entre la master class, le workshop et la performance.

depuis avril 2007, impaKt, situé entre le nouveau cinéma et l’art contemporain, privilégie les démarches emblématiques, les approches originales et radicales avec pour vocation de les faire découvrir à un large public, d’élargir le champ d’action des chercheurs et de favoriser de nouvelles approches théoriques.

26.04.07 lionel soukaz : « lumpenprolétariat », en présence de rené schérer, nicole brenez et TripaK.

10.05.07 sarah bertrand : « there is no direction, unlimited version », en présence du compositeur frédéric ozanne

14.06.07 sabine massenet : « flux »

31.01.08 michel jaffrenou : « des couleurs et des pixels »

28.02.08 johanna vaude : « sound and visual experience »

27.03.08 christophe karabache : « le surgissement de la cruauté dans le chaos du monde »

24.04.08 sylvain george : « et nous brûlerons une à une les villes endormies… programme sur le cinéma qui vient : réveil et émancipation », en présence de deux sans-papiers.


impaKt a été fondé en 2007 par les trois lumières, association de chercheurs en études cinématographiques à but culturel loi 1901: http://www.myspace.com/les3lumieres, http://cinefabrika.artblog.fr/





curateurs : yekhan pinarligil, bidhan jacobs
coordinatrice : gloria morano, gabriella trujillo, gary dejean
coordination paris 1/ inha : zinaïda polimenova

institution partenaire
université paris 1 panthéon-sorbonne – ufr 03 – hicsa/cerhec









http://hicsa.univ-paris1.fr/page.php?r=54&id=10&lang=fr


lieu partenaire
institut national d’histoire de l’art
http://www.inha.fr/


partenaires presse
critikat.com, le site de critique de films
http://www.critikat.com/


Turbulences vidéo, revue trimestrielle qui traite de l'art actuel en général et des arts multimedia en particulier
http://www.videoformes-fest.com/



paris-art.com, le site qui recense tous les événements culturels (photo, danse, design, art contemporain, vidéo) en France
http://www.paris-art.com/