lundi 23 mars 2009

after étoilements à la librairie lis-voir

la librairie lis-voir/chaletfilms accueille l'équipe de la revue étoilements, consacrée au cinéma expérimental, et éditée par le collectif jeune cinéma.

au menu : présentation de la revue et de son nouveau numéro, du vin et de quoi grignoter en compagnie des auteurs.


à partir de 20h30, after ImpaKt !


Sommaire Etoilements 6 : Un moment sur l’aile du vent : Raymonde Carasco rediviva par Gabriela Trujillo / Zorns Lemma, matrice des langages et défis à la mémoire par Raphaël Bassan / Macrozoom sur l’Empire par Dario Marchiori / La limite visible de l’autre, Joana Hadjithomas et de Khalil Joreige par Daphné Le Sergent / Persistance rétinienne d’une image manquante : l’éloge des leurres (ou : le cinéma est une diatribe contre la réalité) par Gabriela Trujillo / Fragments retrouvés par Rodolphe Olcèse / Insistance du crime (Dietmar Brehm) par Violeta Salvatierra / L’ontologie de ce que je me répète par Raphaël Soatto / Les (més)aventures d’Ellie par Dominik Lange

jeudi 26 mars 2009
19:00 - 22:00
Lis-Voir/Chaletfilms
10 rue des Goncourt
Paris, France

mercredi 18 mars 2009

merci

les séances d'impaKt ne sont possibles que grâce au soutien et à l'expertise technique de nombreux amis. qu'ils en soient ici remerciés:


sabine massenet, pip chodorov de Re:Voir, hugo verlinde, alexandre perrier de kidam, david théophile, marie frappat, charles-antoine bosson, et mathieu touren. merci à tous !

jeudi 12 mars 2009

"Le jour où la terre..."

jeudi 26 mars, 18h30-20h30, inha : jacques perconte contre les machines, tout contre...

"Le jour où la terre s'arrêta... Contre la fuite en avant des hommes dans les technologies, dans des espaces de plus en plus complexes et dangereux, contre la fougueuse nature prométhéenne d'une partie de l'humanité, contre la menace de l’homme sur la nature, la science-fiction expose comme seule chance pour nous, l'arrêt : l'arrêt des machines, la fin de l’automatisation, la coupure de l'électricité... Pour laisser l'homme face à sa fragilité réelle, en prise directe avec l’univers."



"je crois que le mot déclencheur a été opéra. j’ai commencé à écrire une espèce de spectacle, une mise en scène d’une série de projets qui serait une pièce à part entière.


durant tout le temps de la séance : des projections de vidéos, de site webs, des diaporamas s’enchaînant ou apparaissant en même temps sur différents canaux de diffusion. de petites performances musicales électroniques accompagnent, se superposent de temps en temps aux bandes sons des films.

j’imagine une pyramide de tables au centre de la pièce où seraient installées toutes les machines au premier niveau, quelques appareils au second et tous les vidéoprojecteurs au troisième. les projections se feraient sur les murs et au plafond.

je pense présenter au moins une vingtaine de pièces, la plupart partiellement. elles seront liées (mélangées) les unes aux autres par une écriture spécifique. l’idée est de scénariser l’histoire et l’espace, autour des ambiguïtés et des questions écologiques que pose la technophilie à un créateur d’images et de performances numériques"



né en 1974 à grenoble, jacques perconte est un artiste plasticien qui travaille la pensée, l'écriture, la couleur, l'imaginaire et la politique. il joue avec l'informatique empirique, la complexité décomplexée, la magie et l'image…

son site est le plus visité des sites d’artistes en france

« jacques perconte pratique la photographie, la vidéo, la création numérique et la musique ; il explore les ressources conjuguées du corps, du paysage et de la couleur détachés d'une inscription limitative et contraignante. caractérisée par l'altération programmée, par la puissance entraînant toute production dans la tension d'un flux constamment renouvelé, son œuvre est avant tout destinée à être vécue, partagée dans une expérience à la fois ouverte, mouvante et resserrée. son sens réside moins dans les forces qui s'y dépensent que dans les états affectifs suscités. il ne consiste pas en la cohérence issue d'une structure unifiée, mais dans l'énergie d'une déambulation intime s'offrant à l'imagination en changeant constamment la nature de sa focalisation.» didier arnaudet, art press, mai 2008, n°345.

mardi 3 mars 2009

Fragments d’intranquillité, éclats de sacré, explosion de beauté


c'est l'heure des brasiers (josé marti)


le film est déjà commencé !

les spectateurs perçoivent des sons assourdis et des éclairs de lumière à travers les meurtrières vitrées de la salle jullian, mais ne peuvent entrer, s’impatientent, s’interrogent, jusqu’au moment où la porte s’entrouvre, et la main de waël leur jette au visage une explosion de papiers découpés, anthologie terroriste, fleurons de la révolution, lautréamont, thoreau, louise michel, marti, marighela...

dans une salle enténébrée chacun cherche sa place, se laisse bousculer par des images dont l’obscure clarté est parfois traversée par les ombres des spectateurs

sombre déflagration

dans la salle le public, en silence, se masse comme il peut, fait face à l’éclat d’un écran. il est d’abord captivé par le montage des rushes inédits de l’histoire de la drogue, qui passent seuls sur l’écran, faisant succéder à une typologie personnelle, désenchantée et ironique de diverses substances psychotropes les multiples corps qu’elles façonnent, dealers fracassés, mannequins de porcelaine brisés auxquels font écho les top models qui défilent en parallèle à des images de guerre télévisée. la guerre est une drogue, dont les corps morts n’appartiennent ni à ceux qui les tuent, ni à ceux qui les regardent, mais à l’histoire – histoire que waël ne cesse de faire, krasnogorsk au poing : « l’arme pour le fétiche, la caméra pour l’efficacité, la drogue pour le délire »

a la fin de cette ébauche de film surgissent d’autres images sur quatre murs opposés. la salle oscille, aveuglée par les projecteurs, s'écarte, se baisse, se reconfigure. on a vu des cônes lumineux littéralement découper la foule, modeler le public écartelé par cette quadruple projection simultanée, sur différentes surfaces, d’images qui se répondent et gagnent une nouvelle perspective de ce déploiement. pris dans ce tir croisé d'images et de sons les spectateurs sont saisis, leur hésitation est palpable à inventer un nouveau mode de vision qui, devant l’impossibilité de tout embrasser, ne peut que se laisser malmener, accepter que le son de ce sera beau résonne étrangement sur july trip, que la voix de Nico se perde dans le désert du yémen, parfois couverte par celle de f.-j. ossang.

la majorité du public finit par faire face à a film far beyond a god. ce n’est qu’à la fin du moyen-métrage qu’on se rend compte que les autres projections ont cessé depuis longtemps, en un imperceptible arrêt qui conclut la manifestation sur le silence envoûtant, et sacré, d’images où la violence du visible s’est métamorphosée en éphémère beauté.

attentat visuel : ko debout

je retiens la tension, les frémissements d’énergie, la ferveur des spectateurs éblouis d’impaKt (110 selon les organisateurs, 50 selon la police). loin du vacarme et de la cacophonie envisagés parfois comme forme ultime de la guérilla artistique, waël a séduit et terrassé son public par la beauté de son installation, et surpris les organisateurs par une stratégie du contre-pied permanent. ces tensions mêmes ont été productives, ont permis une séance où, poussé dans ses derniers retranchements, waël a créé un spectacle total, un moment d’évidence esthétique et politique, une performance commencée dans le noir, l’inconnu, l’inconfort, et terminée en une offrande où les fidèle assis par terre, debout, couchés sur les tables, ont plongé sans retenue dans les superbes surimpressions finales de a film far beyond a god, eau et terre originelles de rimbaud, de pasolini, de carlos.