lundi 4 mai 2009

subversion colorée

après le cinéma de la transgression selon angélique bosio, l’attentat visuel de waël noureddine et l’inquiétude technologique de jacques perconte, impaKt continue d’explorer les diverses formes contemporaines de la subversion : gabrielle reiner a voulu une séance qui transpose dans l’espace de la projection les éléments fondateurs de sa politique d’exploration ludique et pulsionnelle du féminin, corps, fantasmes, peurs.


lors de cette soirée haute en couleurs, on a vu la salle réorganisée façon thé dansant, des hôtesses en robes verte, rouge, bleue, orange, fuschia et noir assorties à des tables garnies de nourritures et de boissons monochromes. il y avait là une reprise étrange et distanciée, autour d’un carnet de bal, des codes muets de la séduction, sur une bande originale empruntée au viril robert mitchum chantant le calypso.

ce dispositif conçu en fonction du prochain film de gabrielle, dont on a pu voir la bande-annonce, a servi d’écrin à des images parfois dérangeantes, toujours sensuelles, faisant la part belle aux gros plans ritualisés. avec son grand œuvre – la princesse est indisposée, elle ne reçoit personne – gabrielle reiner accentue à plaisir l’étrangeté d’une terra incognita très freudienne, devant laquelle le public de la séance semblait parfois diversement réceptif. certains spectateurs saisis par l’exhibition des cor(p)s, notamment dans l’étude n°1 où ève gollac chante, précisément, « mon cul sur la commode », d’autres complices et amusés devant l’humour de ces mises en scène du féminin et de ses dualités intrinsèques ou projetées : narcissisme et pulsions autodestructrices, parure et déshabillage, cuisine débouchant sur de symboliques et ludiques castrations.

ève gollac à l'écran et dans la salle, en jeune fille virginale

avec leurs philtres colorés, gabrielle reiner et ses actrices furent décidément de bien belles sorcières qui ont su troubler le public de l'inha...

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